La mélodie des bouchers de la Syrie

Désordre et incohérence sont désormais le lot de la puissance etats-unienne et de ses alliés qui semblent traversés par un mouvement brownien, tant ils ne peuvent  plus comprendre le reste du monde.

Après avoir démenti la possession de preuves sur l'utilisation d'armes chimiquues par l'AAS, Hier Chuck Hagel a affirmé qu'elles auraient été utilisées mais à petite échelle. Puis d'autres ont pris le relais, la grande Bretagne,toujours à l'affut par le biais de Cameron parlant à la BBC: "Il s'agit de preuves limitées, mais nous avons eu, nous aussi, des preuves croissantes de l'utilisation d'armes chimiques, probablement par le régime [syrien de Bachar Al-Assad]. C'est extrêmement grave, c'est un crime de guerre et nous devons le prendre très au sérieux", On notera l'extraordinaire et nouveau concept élatisque de " preuve limitée" qui devient "croissante" associée au probable! On est aussi  dans la recherche du chemin de l'acheminement des échantillons, peu clair, les preuves sont dites "parcellaires"? Naturellement,  la France et la Grande-Bretagne ont prévenu le pacificateur en chef, Ban Ki Moon. Aujourd'hui, c'est la Maison Blanche qui de nouveau s'y colle, après une intervention israélienne (déclaration du vice-ministre des affaires étrangères Zeev Elkin sur une radio militaire), le président des Etats-Unis Barack Obama a promis aujourd'hui une "enquête solide" sur l'utilisation éventuelle d'armes chimiques en Syrie et réaffirmé que l'emploi de telles armes "changerait la règle du jeu" lors d'une rencontre avec le roi de Jordanie.

http://antiwar.com/blog/2013/04/25/why-obamas-chemical-weapons-red-line-in-syria-is-bogus/
http://www.syrianews.cc/syria-chemical-weapons-gambit/
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/04/26/syrie-pressions-sur-washington-pour-controler-les-armes-chimiques_3167136_3218.html

Quelle musique, quelle mélodie! Mais que comprendre? Tout d'abord, la pression psychologique s'accroit sur le président Assad dont l'armée taille des croupières aux protégés des Etats-Unis (curieusement la question des armes chimiques ressurgit au moment où l'AAS prend le dessus). La fameuse "ligne rouge", ne serait qu'un leurre (analyse d'Antiwar), Hagel en début de mois estimait devant le Sénat qu'il y avait peu d'options militaires réalistes et qu'on entrerait dans un engrenage incontrôlable. Si les Etats-Unis entrent en guerre, ce sera donc en raison d'initiatives incongrues d'alliés européens comme la Grande-Bretagne et la France, un accident de l'histoire en somme, et qui peut arriver. En même temps, il faut rappeler le précédent irakien, l'invasion du Koweït qui avait été précédée par l'envoi de signaux tous plus contradictoires à Saddam Hussein, lui donnant à penser qu'il avait le feu vert de Washington.

Très intéressante parce que soulignant le but de cette guerre qui est la destruction de la Syrie en tant qu' Etat-Nation ( et c'est ce que je pense), est l'analyse de Syrianews sur ce gambit aux armes chimiques: 

"This can’t be done (La destruction) if the Syrian army starts overpowering the terrorists and destroying their dens of terror one by one, even if it takes a long time. They want absolute destruction and for that to happen the terrorists must be able to use chemical weapons freely, even if the government starts counter-attacking with chemical weapons internally, the number of terrorists outside the country are basically endless (i.e. quarter of the Muslim population around the world, all the males of fighting age, 500 million strong).

Pour résumer, elle ne peut avoir lieu si les terroristes sont chassés. Ils veulent une destruction absolue et pour ce faire, les terroristes doivent être capables d'utiliser des armes chimiques librement,pour forcer le gouvernement à répondre de cette manière. Le seul problème, c'est que la coalition doute d'une éventuelle aide armée des Etats-Unis et hésite. Si cette théorie est juste elle expliquerait l'attaque d'Alep qui était un test grandeur nature et des réactions du gouvernement et la démission de Khattib forcément au courant des intentions réelles des Etats-Unis et de leurs alliés, car après tout, il pouvait fort bien rester là où il était.