samedi 22 juin 2013

Restons vigilants!

Il convient de rester vigilant, car la libération sous caution de Bahar ne veut pas dire l'arrêt de la procédure à son encontre. En Turquie l'heure est la répression et Erdogan reste fidèle à sa conception de la démocratie: arrestations massives, de militants, d'avocats, de journalistes, de magistrats etc...http://www.aa.com.tr/en/headline/194477--turkish-premier-says-powers-of-police-will-be-expanded
 Cela n'empêche pas les manifestations pacifiques et silencieuses de se multiplier.
 
Voici  donc le dernier article de Bahar Kimyongür et les échanges de courriels entre la ministre de l'intérieur et Michel Collon.

Bahar Kimyongür accuse Milquet de collusion avec le gouvernement turc!

Belgique Des accusations contre lesquelles la ministre s'insurge.
Le militant d'extrême gauche belge Bahar Kimyongur, arrêté lundi en Espagne sur base d'un mandat d'arrêt international lancé par la Turquie et libéré sous caution depuis, accuse la ministre belge de l'Intérieur Joëlle Milquet (cdH) de collusion avec les Turcs, révèle samedi Le Soir. 

La ministre s'insurge et dément avoir évoqué le cas du militant lors de ses rencontres avec ses homologues turcs. Bahar Kimyongur, acquitté par les tribunaux des accusations d'appartenance à une organisation terroriste (le DHKP-C), avait déjà été arrêté en 2008 aux Pays-Bas. Les services néerlandais avaient alors été renseignés par les services belges.

L'homme, arrêté lundi en Espagne et relâché jeudi après avoir payé une caution, soupçonne la ministre de l'Intérieur Joëlle Milquet d'avoir passé un accord avec la Turquie. "La Belgique, une nouvelle fois, a été l'objet de pressions de l'Etat turc. Je soupçonne Joëlle Milquet d'avoir trafiqué sur mon dos", indique-t-il.

Des accusations contre lesquelles la ministre s'insurge, expliquant s'être rendue en Turquie en mai dernier pour parler du problème des jeunes Belges en Syrie. "Nous n'avons jamais parlé, avec les autorités turques, d'une problématique belge et certainement pas du cas de M. Bahar Kimyongur."
http://www.dhnet.be/actu/belgique/bahar-kimyongur-accuse-milquet-de-collusion-avec-les-turcs-51c5460035703374da3186e0

Réponse de la ministre de l'intérieur suite à l'arrestation de Bahar
Cher Monsieur Collon,
J’ai pris connaissance de l’article sur votre site Investig’action relatif à Bahar Kimyongür et souhaite vous faire part des éléments suivants :
L’objectif exclusif de ma visite en Turquie en mai dernier portait sur le renforcement de la coopération relative à la situation des ressortissants belges et européens combattant en Syrie.
A aucun moment, il n’a été question du cas spécifique de Monsieur Bahar Kimyongür.
Je n’ai par ailleurs rien à voir avec l’arrestation effectuée en Espagne par des autorités judiciaires indépendantes.
Il s’agit en outre d’un dossier judiciaire, qui n’entre pas dans mes compétences de Ministre de l’Intérieur.
En restant à votre disposition, je vous prie de croire, cher Monsieur Collon, à l’assurance de ma parfaite considération.

Joëlle Milquet

La réponse de Michel Collon

Madame la ministre,

Je suis très heureux de recevoir votre courrier et que la communication soit enfin établie entre nous. J’ai aussitôt transmis votre message à notre équipe d’Investig’Action.
Si vous êtes d’accord, je me propose de communiquer votre mise au point à nos lecteurs. Il est important qu’ils connaissent aussi votre point de vue.
Pour lever toute ambiguïté, et comme des journalistes nous interrogent, je me demande si vous pourriez compléter cette mise au point en précisant les points suivants :

1. Votre communiqué de 23 mai que nous avions cité évoque, je cite : “plusieurs modalités de collaboration et d’échanges d’informations dans les différents dossiers évoqués ont été précisées et renforcées, en ce qui concerne notamment le suivi et le contrôle des différents groupements terroristes”. Vous savez que Monsieur Erdogan considère comme tel Bahar Kimyongür, et c’est à ce titre qu’il le poursuit avec acharnement. Pourriez-vous confirmer qu’il n’y a eu et n’y aura aucun échange d’informations entre la Belgique et la Turquie au sujet de Bahar et de ceux qui travaillent avec lui comme notre équipe de journalistes ? Lui avez-vous rappelé que la Justice belge a innocenté Bahar et que l’affaire est donc définitivement classée ? Le fait que Monsieur Erdogan ait relancé l’attaque quatre jours après votre visite ne vous rend à mon avis pas service, et il serait donc très utile de mettre les choses au point publiquement.

2. Vous aviez d’abord accepté, puis refusé de participer au débat organisé sur le thème des jeunes qui partent en Syrie par l’Association pour une Ecole Démocratique. Dans Le Soir du 24 mai, nous avons lu que vous vous désistiez en raison de la présence de Bahar dans ce débat auquel je devais également participer. Et ce journal faisait le lien avec votre récent voyage en Turquie. Ceci a préoccupé beaucoup de gens de tous milieux. Si je peux me permettre une suggestion, afin de lever toute ambiguïté, je propose que vous participiez au débat qui aura lieu ce mardi 25 à 20 heures à l’IHECS. Comme l’indique le programme ci-joint, ce n’est pas un débat sur la Syrie elle-même, mais sur les raisons qui ont amené ces jeunes là-bas et sur ce qu’on peut faire pour résoudre ce drame humain. J’ai rencontré des mamans, je n’ai pas besoin de vous dire la souffrance qu’elles endurent. En participant, aux côtés d’une dizaine d’experts et analystes, et aux côtés de Bahar lui-même, je pense que vous enverrez à tous un message clair : sur l’autorité de la chose jugée en Belgique et sur la nécessité de débattre très largement de ces problèmes de société pour leur trouver des solutions.

Un dernier point, qui ne concerne pas ce débat, mais touche aussi au même problème général...
Je suis comme vous très préoccupé par ce qu’on appelle la “radicalisation” d’une partie de l’opinion et les conséquences qu’elle peut avoir ici et là-bas. Un facteur important est la colère – que je trouve légitime - des jeunes contre la politique des Etats-Unis et aussi contre la colonisation israélienne et son impunité, voire son encouragement par les autorités des USA et de l’Europe (cfr les programmes de collaboration militaire UE – Israël extrêmement poussés). Nous devons craindre que des fanatiques et des manipulateurs détournent cette colère légitime vers des actions inefficaces et dangereuses. Ce qui en retour renforcera la montée de l’islamophobie.
Il me semble essentiel que cette colère ne soit pas exclue des débats médiatiques, mais puisse trouver sa place dans le débat démocratique. En commençant par une analyse objective et pluraliste de la qualité de notre information. Travaillant depuis longtemps sur ces problèmes et rencontrant de nombreux jeunes de ces milieux, j’ai quelques suggestions à faire concernant les moyens de renforcer le débat démocratique et d’y inclure ceux qui se sentent exclus. Je sais que votre agenda est très chargé, mais j’aimerais pouvoir vous rencontrer à ce sujet.

Merci d’avance pour votre intérêt.

Restant à votre disposition, avec toute ma considération

Michel Collon

Débat ce mardi 25 juin à Bruxelles sur les jeunes partis en Syrie
http://www.michelcollon.info/-Agenda-.html 

5 commentaires:

  1. Le parti d'Erdogan, un faux-nez des "frères musulmans" !

    "C'est sous son long règne -1983 à 1993-(Turgut Örgal président du parti de la Mère patrie - Anavatan Partisi ou ANAP) que se développe le parti "Refah" à la coloration fortement islamique, ce qui est une nouveauté dans un pays qui se vante de son régime strictement laïque. Ce parti acquiert 158 sièges sur 550 à l'Assemblée législative en décembre 1995, ce qui en fait la parti disposant du plus grand nombre de sièges. Son chef, Necmettin Erbakan, devint premier ministre en janvier 1996. L'armée intervient cependant dès février 1997 et l'oblige à démissionner, cependant qu'en janvier 1998 la Cour constitutionnelle prononce la dissolution du parti "pour atteinte à la laïcité de l'Etat". Ce dernier se reconstitue sous la dénomination de "Parti de la justice et du développement", et sous la direction de Recep Tayyip Erdogan. En novembre 2002, c'est un raz-de-marée électoral pour le parti, qui obtient la majorité absolue au parlement, avec 363 sièges. Erdogan, inéligible en 2002 à la suite d'une condamnation de 1998 pour "incitation à la haine religieuse" (il avait évoqué dans un discours public des symboles islamiques comme moyens de lutte politique), peut accéder aux fonctions de Premier ministre en mars 2003 - grâce à une réforme de la loi électorale qui lui permet de se présenter et d'être élu à une élection législative partielle. L'armée laisse faire et le nouveau Premier ministre s'impose sans difficulté comme un "modéré".

    Histoire du Moyen-Orient De l'antiquité à nos jours. Page 127 / La Turquie et ses relations avec l'Union Européenne.

    Georges Corm, homme politique, historien, consultant économique, financier international et juriste libanais. Ancien ministre des Finances (1998–2000) de la République libanaise.

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    1. Un peu plus ...

      B. Procédure devant la Cour constitutionnelle (contre le Refah Partisi ou RP (« Parti du bien-être », plus souvent traduit en français par Parti de la prospérité, sur le site de la Cour européenne des droits de l'homme)

      1. Réquisitoire du procureur général

      12. Le 21 mai 1997, le procureur général près la Cour de cassation saisit la Cour constitutionnelle turque d'une action en dissolution du Refah. Il reprochait au Refah de constituer un « centre » (mihrak) d'activités contraires au principe de laïcité. A l'appui de sa demande, le procureur général invoquait notamment les actes et propos de certains dirigeants et membres du Refah, à savoir :
      – Le président et les autres dirigeants du Refah soutenaient, dans toutes leurs interventions publiques, le port du foulard islamique dans les écoles publiques et dans les locaux d'administrations publiques, alors que la Cour constitutionnelle avait déjà déclaré qu'une telle pratique irait à l'encontre du principe de laïcité inscrit dans la Constitution ;
      – Lors d'une réunion relative à la révision constitutionnelle, le président du Refah, M. Necmettin Erbakan, avait formulé des propositions tendant à abolir le système laïque de la République. Il avait suggéré que les fidèles de chaque mouvement religieux suivent leurs propres règles et non plus les règles de droit de la République ;
      – Le 13 avril 1994, M. Necmettin Erbakan avait posé devant le groupe parlementaire du Refah à l'Assemblée Nationale la question de savoir si le changement de l'ordre social dans le sens prévu par son parti allait être « pacifique ou violent, et se faire en douceur ou dans le sang » ;
      – Lors d'un séminaire tenu en janvier 1991 à Sivas, M. Necmettin Erbakan avait invité les musulmans à adhérer au Refah. Selon lui, seul son parti pouvait instaurer la suprématie du Coran à l'issue d'une guerre sainte (djihad) et pour cette raison, les musulmans devaient verser leurs dons au Refah au lieu de les distribuer à des tiers ;
      – Pendant la période de Ramadan, M. Necmettin Erbakan avait accueilli les chefs des mouvements islamistes dans la résidence réservée au Premier ministre et leur avait ainsi manifesté son soutien ;
      – Plusieurs membres du Refah, y compris ceux qui remplissaient des fonctions officielles importantes, avaient prôné, dans leurs discours publics, le remplacement du système politique laïque par un système théocratique. Ces personnes avaient également plaidé pour l'élimination des opposants de ce projet, si nécessaire par la force. Le Refah, en se refusant à engager des procédures disciplinaires contre ces membres et même, dans certains cas, en facilitant la diffusion de leurs discours, avait tacitement adopté leurs points de vue ;
      – Un député du Refah, M. Ibrahim Halil Çelik, avait indiqué le 8 mai 1997, devant des journalistes dans les couloirs du Parlement, que le sang allait couler si on tentait de fermer les écoles religieuses (d'Imam-Hatip, écoles formant les futurs fonctionnaires religieux), que la situation pourrait être pire qu'en Algérie, que personnellement il désirait que le sang coule pour que la démocratie s'installe dans le pays et qu'il répliquerait à celui qui le frapperait, et enfin qu'il se battrait jusqu'au bout pour l'instauration de la charia (la loi islamique) ;
      – Le ministre de la Justice, M. Sevket Kazan (député et vice-président du Refah), afin de marquer son soutien au maire de Sincan, lui avait rendu visite dans la maison d'arrêt où ce dernier se trouvait en détention provisoire après son inculpation pour avoir fait l'apologie de groupes terroristes islamistes internationaux.

      Le procureur fit également observer que le Refah n'avait engagé aucune poursuite disciplinaire contre les auteurs des actes et propos susmentionnés.

      13. Le 7 juillet 1997, le procureur général présenta à la Cour constitutionnelle de nouvelles preuves à l'encontre de ce parti.

      http://mbarral.webs.ull.es/refah.html

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    2. "les musulmans devaient verser leurs dons au Refah au lieu de les distribuer à des tiers." (voir réquisitoire ci-dessus)

      Sourate 9, Verset 60
      "Les aumônes sont destinées : aux pauvres et aux nécessiteux, à ceux qui sont chargés de les recueillir et de les répartir, à ceux dont les coeurs sont à rallier, au rachat des captifs, à ceux qui sont chargés de dettes, à la lutte dans le chemin de Dieu et au voyageur. Tel est l'ordre de Dieu. Dieu sait et il est juste."

      Aucune équivoque possible dans le Coran !
      Voir: Qu'est-ce que le Zakhât ?"
      http://islamfrance.free.fr/aumone.html

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  2. Je vais lancer une interrogation: les vrais croyants de la sainte et noble religion islamique ne se rendent-ils pas compte que les pays comme qatar, a.saoudie, des "représentants" comme Morsi et les mercenaires en Syrie ne créent-ils pas une méfiance à l égard de cette religion? De surcroît que cette "allergie" a été déjà semée et bichonnée par l occident afin de profiter des motifs terre à terre, uranium, énergie fossile, liquider la Palestine...etc. Ou que l occident/USA/Otan/Israel profitent et tombent dans une "faille" ou un terrain involontairement fertile comme les virus qui attaquent votre ordinateur?( terme faille, n est pas de moi mais d André sur ce site)

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    1. Merci Charles, oui il y a de vrais croyants de la sainte et noble religion islamique, qui sont Amour, et Poésie de la Vie, merci de le dire, j'en ai rencontrés dans ma vie, et sans m'être jamais déclaré musulman (ni quoi que ce soit d'ailleurs), en leurs noms, pour leurs nobles personnes, au nom du Coran, je veux défendre ce noble et saint Islam, cette "culture coranique" sur laquelle ils se sont "édifiés" et qui les a façonnés pour le bonheur de ceux qui les entourent.

      Quand on va à la conclusion de l'ARRÊT STRASBOURG du 13 février 2003, on s'aperçoit que le CEDH lui retaille sur mesure une vertu, lui refait son "hymen" (pour "épousailles" - démocratiques ? - avec l'Europe ?) :

      PAR CES MOTIFS, LA COUR, À l'UNANIMITÉ,

      1. Dit qu'il n'y a pas eu violation de l'article 11 de la Convention ;

      2. Dit qu'il n'y a pas lieu d'examiner séparément les griefs tirés des articles 9, 10, 14, 17 et 18 de la Convention et des articles 1 et 3 du Protocole no 1.

      Fait en français et en anglais, puis prononcé en audience publique au Palais des Droits de l'Homme, à Strasbourg, le 13 février 2003.
      ---------------------------
      Et même de prendre à partie en "OPINION CONCORDANTE DE M. LE JUGE RESS A LAQUELLE M. LE JUGE ROZAKIS DECLARE SE RALLIER", lequel écrit pourtant dans sa conclusion :
      "Je ne doute pas que les buts défendus – pour le moins vigoureusement – par le parti requérant et ses principaux dirigeants étaient incompatibles avec les règles fondamentales de la démocratie et justifiaient la dissolution."

      no comment !!! ou pour résumer "circulez, il n'y a rien à voir, il ne s'est rien passé ..."
      Amen
      Le CEDH ! (alias GDGV, la géométrie démocratique à géométrie variable)

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