Conférence
sur la Syrie au Palais des Nations en marge de la 22e
session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU
Intervention
de Bahar Kimyongür
Genève,
28 février 2013
Mesdames
et Messieurs,
Au
moment où nous célébrons dans la rage, l’impuissance et le deuil
le deuxième anniversaire de la guerre de Syrie, un énième retour
en arrière sur la couverture médiatique du conflit n’est pas
inutile pour comprendre le jusqu’au-boutisme des belligérants
ayant conduit au pourrissement de la situation que nous connaissons
aujourd’hui.
Force
est de constater que dans les pays alignés à la politique étrangère
étasunienne notamment la France, la Belgique, les Pays-Bas et
l’Angleterre, seule une poignée de journalistes ont cherché à
comprendre la complexité de la situation syrienne, nageant à
contre-courant dans un environnement hostile car dominé par des
bataillons d’intellectuels sentimentalement et politiquement acquis
à la cause rebelle.
Dès
le début de la crise syrienne, des observateurs indépendants ont
épinglé de nombreux cas de manipulation médiatique que certains
professionnels de l’information ont véhiculés parfois
involontairement.
Croyant
servir la dissidence syrienne et se conformer ainsi aux valeurs
humanistes dont ils se targuent d’être les gardiens, des
journalistes sérieux se sont convertis en ministres d’une
propagande aussi maladroite que nocive.
Les
analyses pointues et la modération que l’on attendait d’eux ont
cédé la place tantôt aux effets d’annonce et autres communiqués
triomphalistes chantant les succès militaires de la rébellion
tantôt aux pamphlets incendiaires conspuant, dans une surenchère de
superlatifs outranciers, les pratiques répressives réelles ou
fabriquées des services de sécurité syriens.
Par
naïveté ou par conviction, par lâcheté ou par paresse, des
journalistes ont bafoué les principes élémentaires de leur
profession comme l’enquête de terrain, la vérification des
sources ou le recoupement de l’information.
Ils
ont crié à la censure tout en l’appliquant à l’encontre des
voix critiquant la doxa occidentale sur la Syrie.
Certains
d’entre eux n’ont pas eu peur de verser dans la caricature voire
la calomnie pour discréditer les voix dissidentes qui offraient une
vision indépendante de la situation dans ce pays.
Des
rumeurs colportées sur les réseaux sociaux comme la prétendue
fuite à l’étranger du président syrien, son prétendu train de
vie fastueux, son prétendu plan de repli en un territoire alaouite
imaginaire ou encore sa prétendue retraite sur un porte-avion russe
ont été complaisamment relayées par de très sérieuses agences de
presse.
L’emballement
médiatique planétaire fabriqué à partir des salves d’hoax
anti-régime a eu pour principal effet de radicaliser les forces
loyalistes et de ridiculiser les partisans d’une démocratisation
sincère de leur pays.
Ce
faisant, les principaux médias occidentaux n’ont pas manifesté le
même enthousiasme lorsqu’il s’agissait de parler des citoyens
progouvernementaux démembrés, mitraillés ou déchiquetés par les
bombes des rebelles et de leurs alliés takfiristes.
Les
décapitations rituelles organisées par ces derniers n’ont pas
suscité autant d’indignation que les exactions commises par
l’armée gouvernementale. Ni les appels au génocide des
alaouites et des autres minorités « impies » lancés dès
le début de la crise syrienne dans certaines mosquées du pays et
via des chaînes satellitaires golfiques aux heures de grande écoute.
Ce
n’est qu’un an et demi après les premières manifestations que
la presse occidentale a découvert les télécoranistes de la haine
comme le Syrien exilé en Arabie saoudite Adnane Arour qui se targue
pourtant d’avoir des millions d’adeptes en Syrie et dans le
monde.
Il
n’est pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre dit un
vieil adage.
Concernant
les attentats terroristes visant les civils, de nombreux journalistes
ont versé dans les théories du complot les plus grotesques en
accusant le camp loyaliste de tuer délibérément ses propres
enfants pour discréditer l’opposition.
Quant
aux activistes pour la paix et la souveraineté des peuples qui, à
Bruxelles, Paris ou Londres, prêchent désespérément dans le
désert, ils se sont vus symboliquement interdire toute expression
d’empathie envers les civils innocents qui avaient le malheur de
mourir sous le mauvais drapeau.
Lorsqu’une
équipe de la chaîne Al Ikhbariya dont la célèbre journaliste Yara
Saleh, a été prise en otage par l’Armée syrienne libre (ASL)
durant l’été 2012, les groupes de presse occidentaux ont joué
aux trois singes.
Aucun
média dominant pourtant si enclins à défendre la liberté
d’information n’a même évoqué la fin tragique de Hatem Abou
Yahya, l’assistant cadreur de l’équipe exécuté par ses
ravisseurs.
La
libération par l’armée gouvernementale syrienne des trois autres
membres de l’équipe n’a pas suscité plus d’engouement parmi
nos faiseurs d’opinion.
Quiconque
souhaite connaître l’ampleur du black-out médiatique qui a frappé
l’équipe d’Al Ikhbariya n’a qu’à pianoter le nom de l’un
de ses malheureux journalistes sur un moteur de recherche. On
ne trouve quasi aucune trace de leur kidnapping.
En
effet, en Occident, seuls des sites marginaux et non-alignés en ont
parlé.
Les
horreurs de la guerre ont été systématiquement imputées au régime
syrien même celles que la rébellion a fièrement revendiquées.
Pendant deux ans, certains prétendus experts de la Syrie ont
claironné la « fin imminente » du régime en se basant
entre autres sur les affirmations de l’Observatoire syrien des
droits de l’homme (OSDH).
D’après
leurs dires, le régime était « de plus en plus isolé ».
Il était « aux abois », « cerné de toutes
parts ». Le président ne comptait plus que « quelques
fidèles corrompus issus de sa communauté ».
Il
paraîtrait même que toute la population était mobilisée contre la
dictature d’une « secte », d’un « clan »,
d’une « famille », d’une « maffia ». Les
jours, voire les heures du président étaient comptés.
En
décembre 2011, le ministre des affaires étrangères israélien Ehud
Barak ne donnait pas plus de quelques semaines ou mois avant la chute
d’Assad (Le
Monde,
6 décembre 2011).
L’ancien
diplomate français Wladimir Glasman alias Ignace Leverrier qui anime
le blog de propagande « Un œil sur la Syrie » hébergé
par Le
Monde
a cru bon de créer un fil info avec une « chronique du
délitement du régime ». Mais son torrent de nouvelles
triomphalistes s’est rapidement tari.
En août 2012, Gerhard Schindler, chef du service de renseignement allemand BND, fait plus fort que ses homologues israéliens. Il rejoint le club des prophètes et des oracles en déclarant que (non pas les mois ou les semaines mais) les jours du régime du président Assad étaient comptés (RFI, 20 août 2012). Cette lumineuse prédiction vieille de plus de six mois revient en quelque sorte à affirmer que tous les êtres vivants mourront assurément un jour.
Le
premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan promettait quant à lui de
célébrer la victoire des rebelles en allant très prochainement
prier dans la mosquée des Omeyyades en Syrie (Hürriyet,
5 septembre 2012).
Depuis,
beaucoup d’eau, de sang et de larmes ont coulé sous les ponts qui
enjambent l’Oronte.
Les
menaces d’intervention armée, le chantage, les coups d’esbroufe,
les stratégies subversives qui vont des opérations « false
flags » à la mise à disposition par les pétromonarchies
arabes d’une enveloppe de 300 millions de dollars pour encourager
les défections au sein du gouvernement syrien et de l’armée n’ont
pas eu raison de la combativité du régime (Le
Figaro,
3 avril 2012 ; Russia
Today,
11 août 2012)
N’est-il
pas surprenant que seule une infime minorité de hauts fonctionnaires
d’un Etat pourtant taxé de vénal et de corrompu ait cédé aux
chants des sirènes mazoutées du Golfe et succombé à la tentation
pécuniaire que font miroiter des monarques aussi bedonnants que
leurs barils de pétrole ?
Personne
parmi ces messieurs de la grande presse prétendument bien informés
n’a jugé bon d’associer le flegme du président syrien au
soutien populaire, certes difficilement quantifiable, mais bien
visible et réel dont il jouit et à sa confiance en l’avenir.
Au
lieu d’analyser la réalité telle qu’elle est, les
francs-tireurs de nos mass médias éberlués par la zen attitude du
président syrien se sont attelés à brosser le portrait
psychologique d’un « tueur au sang froid ».
Dans
une mauvaise foi dont ils ont le secret, ils n’ont vu que des
facteurs externes et militaires à son maintien au pouvoir : la
main invisible d’Hugo Chavez, l’armement russe et iranien,
l’appui logistique du Hezbollah, la terreur des moukhabarats et des
chebbihas, la puissance de son aviation... Le peuple lui, était
d’après eux, unanimement acquis au renversement du régime.
Seuls
de rares journalistes honnêtes ont tenté de comprendre comment une
dictature pouvait masser des centaines de milliers de sympathisants
dans la rue sans pécule ni baïonnette.
Aux
allégations dépeignant une armée syrienne démoralisée
répondaient des images de fantassins guillerets et motivés.
Rares
ont été les observateurs européens qui ont analysé objectivement
la combativité de l’armée arabe syrienne et du Baas syrien, père
de tous les baassismes.
Les
stratèges occidentaux et leurs subordonnés arabes misaient sur un
effondrement comparable à celui du régime irakien à la veille de
la chute de Bagdad en 2003. En vain.
Ils
espéraient voir pans entiers de l’armée syrienne rejoindre la
rébellion comme lors de la guerre civile libyenne en 2011. En vain.
Il y a un mois à peine, Rami Abdel Rahmane a dû reconnaître sur la
chaîne d’information France 24 que le poids des défections est
surestimé. « Les défections n’ont pas pesé sur l’armée
syrienne » a-t-il affirmé. (France
24,
23 janvier 2013).
Dans
la même interview, interrogé sur la création des Forces de défense
nationale par l’armée syrienne, une formation paramilitaire de
50.000 femmes et hommes chargée de défendre leur quartier contre
les incursions rebelles, Rami Abdel Rahmane tord le cou à un autre
préjugé au grand dam de ceux qui taxent le gouvernement de Damas de
« régime alaouite ».
Il
dit en effet : « Ces
nouvelles forces sont formées de personnes de toutes les
confessions. (…) Ce sont simplement des personnes qui soutiennent
le régime et contrairement à ce que l’on pense, il y en a de
toutes les communautés. »
« Contrairement
à ce que l’on pense »
souligne-t-il. Et voilà que la source syrienne la plus crédible aux
yeux de l’Occident remet en question une idée largement répandue.
Répandue par qui ?
Par
les fabricants et les trafiquants d’opinion qui peuplent les
bureaux de rédaction de nos gazettes, nos hémicycles, les chaires
universitaires, les centres d’études stratégiques et les plateaux
de télévision.
Aujourd’hui,
au bout de deux ans de guerre sans merci, face à la ténacité du
régime et de la population loyaliste, les mêmes sources
reconnaissent du bout des lèvres avoir été vite en besogne.
Deux
ans et 70.000 morts plus tard, ils ont dû revoir leur copie. Voyons
à présent quatre des stéréotypes les plus remâchés, réchauffés
et resservis par nos médias mainstream.
Théorie
n°1 : Au début, le mouvement syrien de contestation était
pacifique.
C’est
vrai et faux. Plusieurs dizaines de manifestants pacifistes ont été
torturés et tués, notamment à Deraa. Ce terrorisme d’Etat est
injustifiable. Mais dès le début de la contestation, les forces de
sécurité ont également été la cible de tirs provenant des
manifestants. De nombreux policiers et militaires sont morts sous les
balles des opposants dès les premiers jours de la contestation. Des
réseaux de tunnels et des caches d’armes ont été découverts y
compris dans des mosquées. La thèse de l’implication d’une
« troisième force » composée d’éléments infiltrés
et de provocateurs n’a jamais été évoquée par la presse
occidentale. Par ailleurs, des appels à la haine anti-alaouite,
anti-chrétienne, anti-chiite et anti-iranienne ont été scandés
dans plusieurs manifestations notamment à Jableh, Idleb et Jisr
Al Choughour. Les sons et images de ces émeutes déguisées en
manifestations pacifiques à destination du public international
abondent sur la toile mais les médias mainstream n’y ont guère
prêté d’attention.
Théorie
n°2 : l’extrémisme religieux en Syrie n’existe pas. S’il
existe, c’est le régime qui l’a fabriqué.
Doublement
faux. Si l’écrasante majorité des musulmans sunnites syriens
rejettent l’extrémisme religieux, il n’en est pas moins une
menace bien réelle autant pour les musulmans que les non musulmans.
Le takfirisme, cette version factice et fasciste de l’Islam
constitue depuis toujours une menace existentielle tant pour le
nationalisme arabe que pour la cohabitation pacifique entre
communautés religieuses. Les takfiristes syriens considèrent en
effet le baassisme comme une cause communiste, athée et perverse à
combattre sans merci par le djihad. Les croyances issues ou inspirées
de l’Islam telles que le chiisme, l’alaouisme ou l’ismaélisme
sont logées à la même enseigne de même que le christianisme et le
judaïsme. Plusieurs imams sunnites syriens ont été tués par les
takfiristes car jugés déviants ou progouvernementaux. Le dernier en
date, le cheikh Abdoullatif al Jamil a été tué par les rebelles à
la mosquée de Salahaddin à Alep au début de ce mois.
Deux
sources d’inspiration sont à la disposition des
islamofascistes syriens et étrangers : les textes anciens comme les
fatwas du théologien syrien médiéval Ibn Taymiyya et les chaînes
satellitaires télécoraniques du Golfe comme Iqraa TV, Wessal TV,
Safa TV, Quran i Kerim TV qui, sans interruption, distillent la haine
anti-chiite, anti-iranienne, anti-Hezbollah et antinationalisme
arabe. Adnan Arour et tous les autres prêcheurs de haine bénéficient
d’une couverture médiatique planétaire depuis bien avant le
« printemps syrien ». Les djihadistes installés en
territoire libanais sous l’impulsion du clan Hariri lui-même
soutenu par les Saoudiens depuis les accords de Taëf qui mirent fin
à la guerre civile libanaise (1975-1990) jouent un rôle de premier
ordre dans la fragmentation de la société syrienne sur base
religieuse.
Les
confrontations entre le régime laïc syrien et le takfirisme ont une
histoire longue et sanglante. Elles ont culminé avec le massacre de
Hama en 1982. Les minorités ont été plusieurs fois la cible de
massacres à caractère sectaire. L’attentat visant le mausolée
chiite de Saida Zeinab à Damas par les terroristes du Fatah al Islam
le 27 septembre 2008 préfigure la guerre sectaire actuellement menée
par la rébellion takfiriste contre le gouvernement de Damas et ses
soutiens populaires.
Théorie
n°3 : le régime syrien est alaouite
Archifaux.
Cette
allégation réductrice est, de surcroit, offensante pour toutes les
parties en conflit. Elle est offensante pour les nombreux ministres,
députés, dirigeants de syndicats et de corps professionnels, chefs
d’état-major, officiers supérieurs et moyens, soldats, policiers
et autres centaines de milliers de fonctionnaires non alaouites. Elle
est tout aussi offensante pour les nombreux opposants alaouites qui
luttent contre le gouvernement. L’origine alaouite du président
syrien et de certains membres de son entourage ne fait pas de l’Etat
syrien un « régime alaouite ». La Syrie est à la fois
un Etat culturellement marqué par l’Islam sunnite de rite hanéfite
et l’unique Etat laïc du monde arabe. La laïcité syrienne est
consacrée par une formule omniprésente dans la bouche des Syriens :
Al din la Allah wal watan lel jemi’ : « La religion est
à Allah est la patrie est à tout le monde ». Curieusement,
aucun média n’a entendu parler de ce principe fondamental qui fait
de la Syrie un havre de paix intercommunautaire.
Mais,
ces mêmes journalistes ne se gênent pas d’utiliser les mêmes
termes que les djihadistes liés à Al Qaïda pour qualifier l’Etat
syrien. Ils y voient des privilégiés alaouites partout. Pourtant,
les alaouites vivent pour la plupart de maigres moyens et ne sont
même pas officiellement reconnus en tant que communauté religieuse.
Sous
la présidence de Bachar el Assad, près de 5.000 mosquées sunnites
et 250 églises ont été construites ou restaurées. En revanche,
jamais l’Etat syrien n’a consacré un seul centime à l’entretien
des lieux saints alaouites ni à la rémunération des cheikhs
alaouites.
L’obsession
de certains médias et experts à vouloir désigner leur ennemi par
son identité ethnique ou religieuse est symptomatique de ce vieux
réflexe raciste et colonial qui consiste à inférioriser l’autre
en l’enfermant dans une identité réductrice, englobante,
dépersonnalisante et le cas échéant carrément stigmatisante.
Stigmatisante car certains médias occidentaux et djihadistes
tiennent les alaouites collectivement responsables de crimes commis
par des escadrons de la mort progouvernementaux pourtant issus de
toutes les communautés du pays.
Il
nous semble normal de dire « le président alaouite Bachar el
Assad » mais nous serions choqués si quelqu’un disait « le
ministre juif des affaires étrangères Laurent Fabius ».
Certains
journalistes semblent avoir vite oublié le principe universel qui
dit : « Ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas
qu’on te fasse. »
Théorie
n°4 : La rébellion est populaire. L’armée est honnie.
Thèse
à moitié vraie donc à moitié fausse. Cette théorie largement
répandue en Occident est pourtant démentie par des leaders de
l’Armée syrienne libre. Interrogé par l’agence Reuters, Abou
Ahmed, chef d’une milice de la Brigade al Tawhid active à Alep
depuis juillet 2012 déclare : « L’ASL a perdu son
soutien populaire. » Il
estime que 70%
de la population de la ville est progouvernementale (Yara Bayoumi,
Reuters,
8 janvier 2013).
Dans
plusieurs quartiers aleppins administrés par la rébellion, la
population se plaint d’actes de pillage et de mauvais traitements
infligés par les milices de l’ASL. La population excédée
manifeste régulièrement aux
cris de «
ASL
voleuse, nous voulons l’armée régulière » (Jaych al Hour
harami, bedna jeych el nizami). De
l’autre côté de la barricade, l’armée est constamment
sollicitée par la population. Il suffit de visionner les
chaines télévisées gouvernementales pour se rendre compte de
l’ampleur de cette autre réalité syrienne. On y voit des soldats
accueillis en héros, nourris et choyés par la population.
Si
les médias prenaient exemple sur Anastasia Popova ou Robert
Fisk, s’ils se donnaient la peine de parcourir l’envers du décor,
s’ils allaient interroger les millions de Syriens
pro-gouvernementaux, neutres ou non politisés, ils réaliseraient
que ces citoyens préfèrent rester sous la protection de l’armée
et sous l’administration gouvernementale qui leur assure des moyens
de subsistance : un salaire, une retraite, des soins médicaux,
une instruction etc.
Les
mensonges et les demi-vérités concernant la Syrie sont si nombreux
qu’en dresser une liste relève de la gageure.
Ceux
qui prétendent soutenir le peuple syrien lui rendront un bien grand
service le jour où ils se résoudront à décrire en toute
impartialité la souffrance de toutes ses composantes.
Peut-être
que ce jour-là, les Syriens parviendront à dépasser leurs
différends et à trouver les voies de la réconciliation, seule
condition de leur survie en tant que peuple libre.
Bahar
Kimyongür.
28
février 2013.
Père Daniel Maes est un religieux prémontré de l’Abbaye de Postel qui est liée depuis 2010 avec le Monastère de St Jacques le Mutilé en Syrie. Il a connu le Monastère grâce à Mère Agnès Mariam, fondatrice de l’Ordre de l’Unité d’Antioche. Il est aujourd’hui responsable de la formation des prêtres dans le Monastère ici. Ce Monastère du 6ème siècle est situé entre Damas et Homs, appartenant au diocèse de Homs, Hama et Yabroud. Le Monastère veut réellement secourir aux souffrances le peuple syrien dans un conflit qui génère beaucoup de misère et de souffrance au sein de la population civile. Les religieux accueillent des réfugiés, sans distinction de religion et tâchent de d’aider les familles sinistrées et toute personne souffrante.
Entre temps les terroristes sont en train de se rassembler dans notre village de Qâra. Sur le toit de la tour romaine de notre monastère de Mar Yakub nous pouvons voir tard le soir des groupes de Al-Nousra avec des drapeaux noirs qui vont commettre des attentats ailleurs.
Le Père Daniel lance un appel: "Des hommes qui savent faire des glaives peuvent aussi faire des hoyaux. Des hommes qui peuvent détruire un pays peuvent aussi le reconstruire. Dans peu de temps le peuple syrien sera abandonné, sanglant et grièvement blessé au bord de la route. Feriez-vous une grande courbe pour passer au large ? Ou seriez-vous cet étranger, qui deviendra « le proche » du peuple souffrant de la Syrie?
Message de père Daniël, Qâra, Mar
Yakub, empêché d'assister à la conférence de Mediawerkgroepsyrië
Bruxelles 9/3/2013
à cause de l'insécurité autour du monastère.
Père Daniel Maes est un religieux prémontré de l’Abbaye de Postel qui est liée depuis 2010 avec le Monastère de St Jacques le Mutilé en Syrie. Il a connu le Monastère grâce à Mère Agnès Mariam, fondatrice de l’Ordre de l’Unité d’Antioche. Il est aujourd’hui responsable de la formation des prêtres dans le Monastère ici. Ce Monastère du 6ème siècle est situé entre Damas et Homs, appartenant au diocèse de Homs, Hama et Yabroud. Le Monastère veut réellement secourir aux souffrances le peuple syrien dans un conflit qui génère beaucoup de misère et de souffrance au sein de la population civile. Les religieux accueillent des réfugiés, sans distinction de religion et tâchent de d’aider les familles sinistrées et toute personne souffrante.
Depuis le début de la crise syrienne en tant que prêtre
engagé Père Daniel pas caché son opinion sur ce qui se passe
véritablement dans ce pays. Il veut éveiller la conscience de la
Flandre sur la déstabilisation de la Syrie. Il insiste également
sur la grande importance de la présence des chrétiens ici, qui
représentent en tant que population originelle, les sources de la
Chrétienté.
Il
affirme: "Ce
n’est pas notre tâche d’aider à déstabiliser la Syrie à
travers des groupes extrémistes et mettre ainsi le pays dans
un chaos qui serve nos intérêts. Ceci est une dénégation radicale
du message de solidarité et de paix sur lequel Robert Schuman, le
père de l’Europe, a bâti l’Union Européenne. Ce message
n’était pas seulement dirigé aux pays européens, mais il voulait
être comme un service à la famille humaine. Vous aussi pouvez aider
à dévoiler et à stopper cette folie.
Entre temps les terroristes sont en train de se rassembler dans notre village de Qâra. Sur le toit de la tour romaine de notre monastère de Mar Yakub nous pouvons voir tard le soir des groupes de Al-Nousra avec des drapeaux noirs qui vont commettre des attentats ailleurs.
Le Père Daniel lance un appel: "Des hommes qui savent faire des glaives peuvent aussi faire des hoyaux. Des hommes qui peuvent détruire un pays peuvent aussi le reconstruire. Dans peu de temps le peuple syrien sera abandonné, sanglant et grièvement blessé au bord de la route. Feriez-vous une grande courbe pour passer au large ? Ou seriez-vous cet étranger, qui deviendra « le proche » du peuple souffrant de la Syrie?
Commençons maintenant la reconstruction de la
Syrie. Soyez créatifs et généreux. Si vous avez de la famille, des
proches ou des amis en Syrie, essayez de les aider. Et pourquoi ne
pas organiser une fraternité ou jumelage entre votre ville ou
village avec une ville ou village de la Syrie ? Pourquoi ne pas
tisser une fraternité spirituelle entre votre paroisse, votre
communauté religieuse, votre abbaye avec une paroisse, communauté
religieuse ou association chrétienne en Syrie ? Cela vous donnera
aussitôt un nouvel élan spirituel à votre propre vie. De cette
façon une paroisse en France à établi un jumelage spirituel avec
notre communauté, et nous avec eux, avec une joie réciproque.
Etes-vous croyants ? Priez tous les jours pour que très vite une
paix durable puisse régner en Syrie. Voulez-vous faire un geste
concret et faire une donation ? Offrez une donation à une
organisation fiable, ou faites le à travers ce mediawerkgroepsyrië.
Voulez-vous nous financer ? Alors nous aiderons, ensemble avec le
prêtre grec-melkite de Qâra, George Luis et les chrétiens du
diocèse de Homs, les personnes souffrantes sans se soucier des
différenciations religieuses, comme nous l’avons toujours fait
jusqu’à présent.
Je veux féliciter et remercier de tout cœur le
courage des initiateurs d’organiser cette conférence. Votre
première conférence de presse à Bruxelles, le samedi 26 mai 2012,
était malgré la forte opposition, un grand succès et j’avais la
chance de pouvoir y participer en paix. Depuis lors vous avez acquis
une place honorable dans le monde médiatique. Cette seconde
conférence révèlera par la bouche de grands orateurs ce que les
médias gardent encore caché: ce qui se passe réellement en Syrie
et quels sont les intérêts de l’Occident impérialiste, et
quel rôle la Belgique et l’Europe jouent là-dedans. Félicitations
pour cette initiative, que Dieu vous bénisse!"
Père
Daniël Maes o.praem.,
Mar Yakub, Qâra, Syrië
IBAN BE 32-068-2083244-02 BIC GKCCBEBB
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Merci à Adalia pour ces informations
Merci à Adalia pour ces informations
Merci André pour ce témoignage.
RépondreSupprimerC'est vrai que je me suis posé la question de l'aide que pouvait apporter la communauté chrétienne de notre pays aux chrétien d'Orient.
Je ne sais pas s'il y a des jumelages et d'autres formes d'aide?
Quelles sont les associations car il doit y en avoir qui oeuvrent dans ce sens?
Je vais essayer de me renseigner non loin de chez moi.
Bonsoir Marie,
RépondreSupprimeril faudrait peut-être voir avec les agences comme Fides et d'autres?